Description
À quoi ressemblerait un monde où le langage serait entièrement soumis à l’idéologie victimaire ? Où le code pénal, aux mains des minorités agissantes, punirait plus sévèrement les crimes de langue que les crimes de sang ? Ce monde, c’est peut-être déjà le nôtre. C’est celui qu’a choisi de mettre en scène Thomas Clavel dans un premier roman maîtrisé de bout en bout.
Piégé par une sordide télévendeuse, Maxence, jeune professeur de littérature à l’Université, laisse échapper quelques mots malheureux formellement proscrits par la novlangue qui a octroyé aux « dominés » un privilège de police sémantique. Commence alors une irrésistible descente aux enfers. Policiers, magistrats, rééducateurs passent au crible sa paisible existence livresque. Au terme d’un procès en sorcellerie, le voilà jeté en prison, dans le quartier des délinquants textuels. Où Maxence découvre qu’il n’est pas seul…
Avec Un traître mot, Thomas Clavel signe une fiction lumineuse, au réalisme troublant. Celui qui tient la langue tient les langues, telle pourrait en être la morale – inachevée. Car les trésors du langage recèlent bien des secrets.
Professeur de français en éducation prioritaire, chroniqueur à Causeur et Boulevard Voltaire, Thomas Clavel est aussi l’auteur du recueil de nouvelles Les Vocations infernales (Éditions L’Harmattan).
Revue de presse
Un traître mot répond par son hystérie jubilatoire à l’hystérie morbide du temps. Et propose deux chemin pour survivre « sous l’impitoyable mandature des agélastes » : le silence de la prière intérieur, comme un refus des mots trop précieux pour être bafoués, ou leur réappropriation par la littérature.
Une lecture aussi stimulante qu’angoissante tant elle paraît étrangement réaliste, tout ce qui aurait pu sembler il y a encore quelques années « exagéré » ou « excessif » étant devenu possible sinon même « probable » en nos temps d’accélération de la censure et de prégnance toujours plus importante de la « vigilance » bien-pensante.
Un traître mot est une fiction terrifiante de réalisme. On a l’impression que ce qui arrive au héros principal peut arriver à n’importe quel dissident demain. Il y a du Orwell dans Clavel. Son livre doit faire prendre conscience à tout un chacun qu’il est urgent de balayer les fossoyeurs de nos libertés.
Thomas Clavel tend un miroir dans lequel nous pouvons entrevoir la société de 2030, si les Français ne réagissent pas, si personne ne se lève pour dire stop à cette effarante dérive, si on ne dénonce pas les prétendus antiracistes intolérants, les partisans déjantés de toutes les minorités sexuelles pour ce qu’ils sont : des fascistes.
Christian de Moliner – Boulevard Voltaire
Pour Thomas Clavel, cette histoire n’est pas simplement une fiction. “Cette police est au pouvoir, j’ai parfois l’impression que ce que j’écris dans mon roman est très en deçà de ce que j’observe dans la réalité”, s’inquiète-t-il. Pour exemple, la décision du New York Times d’écrire “Black” en majuscule et “white” en minuscule relève “d’une idéologie victimaire, de religion victimaire”.
Récit passionnant et effrayant d’hommes broyés par une religion victimaire dont « l’évangile » pourrait se résumer à « détestez-vous les uns les autres ». Thomas Clavel sur le plateau de TV Libertés.
Un conte, vous disais-je, contre le fanatisme et l’obscurantisme, ici progressistes. Une charge contre les nouveaux Tartuffe, rendue plus puissante encore par la structure double du récit, où vient s’enchâsser une description des prodromes de la guerre civile dans un Beyrouth encore paradisiaque. Du beau travail d’écrivain, empli d’humour, au service de la vérité et de la probité.
georges.trin (verified owner) –
Il fut un temps, maintenant lointain, où un vieux philosophe, aujourd’hui ostracisé, pouvait écrire que “Le langage est le berger de l’être”.
En lisant la dystopie quasi contemporaine sur notre “futur”, notre modernité tardive proposée par Thomas Clavel, on s’aperçoit qu’il est maintenant le “garde chiourne” du carcan idéologique délétère qui, peu à peu, se subsitue au réel au profit d’un “vivre-ensemblisme” qui n’a qu’un sens nominaliste et ne survit que dans les représentations de certains “intellectuells médiatiques” et autres journalistes stipendiés.
Je me souviens d’un devoir de philosophie nous demandant si les mots nous rapprochaient des choses ?
A la lecture de ce livre, on peut, sans doute, affirmer que ces mots sont devenus des choses ; monstres sémantiques sortis tout droit de “1984” et qui peuvent (c’est actuellement le cas) vous envoyer dans les geôles de notre République fraternelle et inclusive.
Gramsci avait raison ; le combat politique ne peut se gagner sans le combat méta politique. Or, pour combattre, il nous faut des mots, il nous faut retrouver le sens des mots et c’est l’écroulement du sens véritable des mots dont il est ici question.
L’autre question qui se pose est celle du discours ambiant comme dispositif de surveillance généralisée avec les conséquences qu’il implique..(Méfiez-vous de l’effet papillon.)
La question de l’immigration incontrôlée a eu son “Camp des Saints”, celui des totalitarismes “1984” et ‘La ferme des animaux” ; le politiquement correct et ses dérives liberticides aura, désormais, son “traître mot”.
Ne vous attendez surtout pas à lire un pavé indigeste mais une histoire où l’on rit souvent dans une intrigue pour le moins kafkaïenne et rocambolesque !
Loin d’être pessimiste, l’auteur nous invite au courage cher à François Bousquet pour combattre par l’humour (qui est un signe de grande santé) les boursouflures “conceptuelles” que d’aucuns cherchent encore à nous faire avaler.
Un roman “coup de poing” qui est celui d’une belle plume (nous ne sommes pas chez Ring) ainsi qu’un petit traité du rebelle linguistique.
Barthes n’avait pas raison : ce n’est pas la langue qui est “fasciste” mais ceux qui la falsifient.
A lire.
Encore une belle réussite de La Nouvelle Librairie !