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Manuel Valls

Manuel Valls, cinquante nuances de trahison

« Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà », disait le grand Pascal. Il ne connaissait pas Manuel Valls. Lui n’a jamais rencontré la vérité, rien que l’ambition et la trahison, des deux côtés des Pyrénées. Pour exister de nouveau, il n’en finit pas de faire des appels du pied à Valérie Pécresse et à Emmanuel Macron. Pour cela, rien de tel qu’un livre : il vient d’en sortir un, d’une platitude prudhommesque, Zemmour, l’antirépublicain. Comme disait Edgar Faure, ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent. La preuve par Valls. Voici la chronique de François Bousquet sur les ondes de Radio Courtoisie.

J’ai lu pour vous Zemmour, l’antirépublicain de Manuel Valls, Monsieur coup de menton dans le vide, notre sous-Clemenceau de sous-préfecture. Eh bien, c’est une vraie purge. Je vais en recommander la lecture à la Société française de gastroentérologie. Pardonnez cette familiarité de carabin, mais je vous jure : Manuel Valls devrait déposer un brevet à la Faculté de médecine. 100 pages qui vous laissent lessiver comme si vous aviez avalé un laxatif. La thèse de Valls, c’est que « le zemmourisme est un antihumanisme ». Ah misère ! Depuis Érasme et la Renaissance, l’humanisme a beaucoup perdu en vigueur. Lui aussi est arrivé complètement lessivé au XXIe siècle. Il faut dire qu’il a tellement servi que ce n’est plus qu’un résidu d’idées séniles. Savez-vous ce que répondait Jacques Vergès quand on lui demandait pourquoi il fumait le cigare ? Parce que ça éloigne les humanistes et les moustiques, répondait-il, espiègle. Le type qui agite le chiffon de l’humanisme à tout bout de champ, c’est en général un carriériste sans imagination. L’humanisme, c’est une façon de dire qu’on n’a aucune conviction. La preuve par Valls.

Lauréat du prix Ganelon et de la bourse Judas

C’est l’éternel Iznogoud, toujours au supplice de ne pas être calife à la place du calife. Un traître de comédie. Malheureusement pour lui il ne fait même pas rire. Il a tout essayé, sauf le remords et la honte. Même quand il choisit l’exil espagnol, c’est pour servir sa folie des grandeurs et des places. Comme il ne fait jamais les choses à moitié, quand il trahit, il trahit son parti, son pays et sa femme, avec une sorte de fidélité dans l’infidélité et de constance dans l’inconstance qui force l’admiration. Il a déclaré sa flamme à tout le monde, sans jamais se brûler. Il aime tellement la République qu’il est prêt à épouser n’importe laquelle. Républicains de tous les pays, ralliez-vous à mon panache louvoyant. Pas de chance pour lui, l’Espagne est une monarchie. Pas grave. Monarchistes de tous les pays…

Les promesses des hommes politiques n’engageant que ceux qui les reçoivent, Valls a juré fidélité éternelle à la ville d’Évry, aux éléphants du PS, à François Hollande, à Benoît Hamon, à la France de Jules Ferry et du gendarme Flageolet, à Barcelone, au FC Barcelone, à ses trois femmes, aux habitants de Gaza, à ceux de Jérusalem, etc., etc. Voir Le vrai visage de Manuel Valls, l’enquête d’Emmanuel Ratier. Un vrai feuilleton. Cinquante nuances de trahison. On doit être à la saison 7 ou 8. S’il y avait un prix Ganelon ou une bourse Judas, il la décrocherait chaque année.

Un CV de traître long comme un Paris-Barcelone

Dans les sociétés d’honneur, la trahison était le pire des crimes. Caïn, Judas, Ganelon, Iago. Dans L’Enfer de Dante, les traîtres croupissent dans le neuvième et dernier cercle, le plus terrible. Si on croyait encore à l’enfer aujourd’hui, le neuvième cercle serait rempli à craquer. « Quelle misère, s’étranglait Jean Raspail dans Le Camp des saints ! D’ailleurs, les traîtres sont devenus intouchables. Ils sont tellement nombreux à se bousculer dans la trahison que personne n’éprouve plus la moindre sensation que ces gens-là sont en train de nous trahir en bloc ». La trahison serait-elle la reine des fins de règnes, elle qui est devenue un placement, sinon un gisement ? Le filon des félons. Si oui alors, Manuel Valls en est le principal concessionnaire français.

Il parle de lui à la troisième personne comme s’il entrait vivant au Panthéon. Aux grands hommes, la patrie reconnaissante. Mais laquelle, Manuel ? La française ou l’espagnole ?

Aujourd’hui, il est au chômage. À Pôle Emploi Barcelone, on lui a bien conseillé, après son échec aux municipales, de postuler à quelque élection sud-américaine. Il doit bien avoir un lointain ancêtre catalan qui a émigré là-bas. Et s’il n’en a pas, on peut compter sur lui pour s’en trouver un ou mettre la main sur une riche héritière multimillionnaire, une sorte de Castafiore hispanique. Pas de chance pour nous, l’Amérique latine n’a pas voulu de lui. Alors, il a regagné Paris.

Ni les LR ni La République en marche ne lui ont rien demandé, mais il vient d’envoyer des lettres de candidatures spontanées à Valérie Pécresse et à Emmanuel Macron. Hyper-motivé, qu’il est. Il met en avant ses qualités, d’abord l’expérience. Et c’est vrai qu’en matière de trahisons, il a un CV long comme un Paris-Barcelone.

« La République, elle, elle ne ment pas »

Chez Valls, le ton est dur, le fond est mou. Il gonfle la voix, il bombe le torse, il serre les maxillaires en claquant des dents et des talonnettes. C’est le prince des claquettes, le roi des castagnettes. Franchement, la République n’est pas en forme si son Julio Iglesias s’appelle Valls. La République, la République, annone-t-il comme un vieux gramophone. Mais il ne suffit pas de faire rimer république avec coups de trique pour incarner l’autorité. La République, c’est le nom qu’il a donné à son ambition. Elle n’a pourtant jamais électrisé les foules. C’est le marchepied des ambitieux, le gri-gri des francs-maçons et la marotte des instituteurs à collier de barbe. Un souvenir sorti tout droit du XIXe siècle. Entre nous, ce n’est pas la France qui est moisie, c’est la République. Manuels Valls est le stade de décomposition le plus avancé. Il va de plateau télé en salle de rédaction répéter en boucle que « la République, elle, elle ne ment pas », comme la terre selon Pétain. Il ne nous reste plus qu’à fredonner en son honneur « Manu, nous voilà ! », sur l’air de « Maréchal, nous voilà ». Car Manu c’est la République et la République c’est Manu.

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