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Yannick Jaffré

La féminité ou le féminisme, choisis ton camp camarade ! Yannick Jaffré signe le grand livre de l’été

Avec Paris-Moscou. Aller simple contre le féminisme, paru aux Éditions de la Nouvelle Librairie, Yannick Jaffré signe un reportage trépidant qui mêle littérature, philosophie et politique. Partant du 8 mars, journée internationale de la femme, il balaye tous les sujets : les hommes, les femmes, la virilité, la théorie du genre, l’islam, la civilisation, etc. Le tout écrit dans une langue virevoltante qui ringardise le féminisme et le renvoie à sa ménopause originelle. Jaffré dessine une nouvelle carte du Tendre, mais les jeux de l’amour et du hasard ont cédé la place à une guerre des sexes où les féministes occidentales ont réduit les hommes à un statut de violeurs en série dotés d’une arme de sixième catégorie : leur phallus. En France, ex-pays de la galanterie, plus qu’ailleurs. Parce qu’il en va différemment en Russie où la féminité s’est installée – puissante, animale, civilisée. Pourquoi les femmes se sont-elles réfugiées à l’Est et les féministes à l’Ouest ? C’est la question qu’il dénoue. Nul romantisme slave ici, quand bien même la beauté chez Jaffré s’écrit en cyrillique.

ÉLÉMENTS : Quelle est la différence entre les Françaises et les Russes aujourd’hui ? Au physique ? Au moral ? Au sexuel ?

YANNICK JAFFRÉ. Au physique : les Françaises ont perdu en grâce alors que, naguère, jusqu’aux années 70, elles étaient presque sans concurrence en terme d’allure et d’élégance féminines. Sur le physique pur, et même s’il y a naturellement de très belles filles en France, les Russes éclatent toutes les autres, sont l’élite mondiale. Point noir toutefois chez certaines d’entre elles : les lèvres siliconées à la « daffy duck », effroyable mode en expansion à laquelle succombent très peu les Françaises.

Au moral : ces Françaises ont globalement plus d’humour qu’elles, sachant que le premier degré des Russes est aussi l’expression de leur probité. Comme elles se reconnaissent envers les hommes des devoirs simples, elles sont la négation en acte des « attachiantes » qui se font un titre, une gloire, une raison sociale d’emmerder l’autre sexe matin, midi et soir, idéologiquement et comportementalement. Face au taux d’arbitraire « féministoïde » qui devient chaque année plus radioactif en France, cette disposition russe est reposante et réconciliatrice.

Au sexuel : je ne propose pas un guide, encore moins du Routard avec ses hypocrites indications du genre : « Nous ne soutenons pas la prostitution mais vous trouverez le quartier rouge sur la carte. » Je peux simplement dire qu’il n’y a chez les Russes aucune pudibonderie ni hystérisation du sexuel à l’anglo-saxonne. Pour la France, selon mon axiome fondamental démarqué de Mallarmé, je veux croire que « le féminisme jamais n’abolira la levrette ». Il se peut même que la levrette, le Saint-Esprit levrette, y abolisse un jour le féminisme par son opération.

ÉLÉMENTS : Quelle est la différence entre les féministes et les femmes ? Au physique ? Au moral ? Au sexuel ?

YANNICK JAFFRÉ. Les féministes sont des femmes comme les autres à moins qu’elles ne soient pas « cis », cette question, ignoble, procède donc de la « culture du viol » !

Au physique, pour redevenir sérieux et descriptif : il y a plus de cheveux bleus et de chaussures plates chez les féministes, de coiffures ethniques et d’épilation approximative, voire de jambes poilues carrément militantes. À moins qu’on ne se trouve en présence de la tendance « porn-féministe » revendiquée postulant dans l’exhibition un « empowerment » émancipateur, avec ses pétasses « Instagram » auxquelles manque la dure dignité des prostituées de corps et qui, cherchant constamment leur porte-monnaie avec leur attention, estiment ne rien devoir aux hommes.

Au moral : les féministes occidentales, c’est-à-dire non oppressées, sont des casse-couilles égoïstes sans aucune générosité ni capacité d’abandon simple, sauf peut-être dans l’ordre pulsionnel.

Car, au sexuel : « Le féminisme jamais n’abolira la levrette » –  bis.

ÉLÉMENTS : Qu’est-il arrivé aux hommes et femmes en Occident ? Sont-ils encore des hommes et des femmes ?

YANNICK JAFFRÉ. Ce qui leur est arrivé : c’est, je crois, un double processus matériel et idéologique. Les Russes ont traversé 1917, révolution matérialiste autoritaire mais ont ignoré 68, révolution matérialiste libertaire. Le passage au capitalisme, nihiliste d’abord puis discipliné par le dirigisme poutinien, n’y a donc pas entraîné les conséquences que nous connaissons ici. En Occident les « fétiches de la marchandise », pour reprendre Marx, sont aujourd’hui les icônes Netflix du féminisme, du multicularisme et de la « cancel culture ». Pas en Russie. Deux salles, deux ambiances.

Sont-ils encore des hommes et des femmes ? Biologiquement oui, c’est incompressible ; anthropologiquement peut-être encore mais ils en ont pris un coup – tout compte fait des inerties et des résistances actives de l’humanité classique ; idéologiquement non, quand on voit des hommes – je songe par exemple à certains commentateurs sportifs sudistes – sacrifier à des mantras néo-féministes dont tout indique qu’ils n’y croient pas une seconde. Mais je ne professe pas pour la France un définitif pessimisme. On peut y assister un jour à la revanche du temps long, au retour métamorphosé de Jean Gabin et Bernadette Laffont !

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