ÉLÉMENTS : Charité bien ordonnée commence par soi-même… Comment expliquez-vous que nos gouvernants en soient venus à oublier la sagesse des nations. Serait-ce qu’ici, en matière de dépense publique, les conseilleurs ne sont jamais les payeurs ?
JEAN-YVES LE GALLOU. En vérité les conseilleurs ne sont pas les payeurs, mais les… encaisseurs : augmenter les dépenses publiques, c’est se créer des clientèles, des gens qui récupèrent la manne publique et qui ont intérêt à maintenir au pouvoir ceux qui la leur apportent. Il est plus difficile de supprimer des dépenses qui bénéficient à un petit nombre très mobilisé pour les garder qu’augmenter les impôts qui sont étalés sur un très grand nombre. D’où la croissance permanente des dépenses publiques. Prenons deux exemples. Il n’est pas sûr que les dépenses de « transition énergétique » sauvent la planète », mais il est certain qu’elles enrichissent les installateurs et les propriétaires d’éoliennes…. Quant aux subventions pour les économies d’énergie, elles débouchent sur beaucoup d’effets d’aubaine. Et plein de petits malins sont en embuscade. Quant aux dépenses d’immigration, elles font vivre beaucoup de petits et grands cabinets d’avocats. Ah, qu’il est doux d’avoir la bonne conscience branchée sur le tiroir-caisse…
ÉLÉMENTS : À quoi faut-il s’attaquer en priorité ?
JEAN-YVES LE GALLOU. Aux dépenses de propagande, car ce sont elles qui façonnent l’opinion et permettent le reste :
• Les aides à la presse, en tout près de 2 milliards.
• Les subventions au service public audiovisuel : 4 milliards.
• Les subventions aux associations immigrationnistes : 2 milliards.
• Les subventions aux grands syndicats, de plus en plus dépourvus d’adhérents, mais non de capacité de nuisance : 4 milliards.
Bien sûr, toute cette volaille politiquement correcte ne se laissera pas plumer sans crier.
Alors je fais la proposition suivante, imaginer un système d’impôt optionnel : avec un socle incompressible pour financer les dépenses régaliennes et des options offertes aux contribuables de donner plus (ou pas) pour des « bonnes œuvres ». Rien n’empêcherait ainsi les belles âmes de gauche, immigrationnistes ou LGBTQ de financer leurs amis.
ÉLÉMENTS : Ce que le programme de cette journée du 16 novembre montre, c’est que la dette française témoigne d’une indiscutable préférence étrangère. Comment expliquer ce choix qui a tout d’un suicide comptable ?
JEAN-YVES LE GALLOU. La préférence étrangère se manifeste à travers les aides au développement, à l’Algérie notamment, mais aussi à la Chine (on croit rêver…), sans oublier l’ouverture d’un crédit quasi illimité à Zelinski pour l’Ukraine.
Les plus grosses masses de dépenses concernent bien sûr l’immigration. Quand on laisse rentrer 500 000 personnes par an, on doit faire face à des coûts d’infrastructures supplémentaires : logement, école, hôpital, transport, etc. Si l’on reprend les estimations du Prix Nobel d’économie, Maurice Allais, on peut estimer ce coût à 50 milliards.
Alors disons-le, la France n’a plus les moyens de se payer de nouveaux immigrés. Et les Français n’ont pas à payer pour se faire grand-remplacer. Quant aux dépenses de fonctionnement, on devrait retirer aux étrangers les dépenses d’assistance d’autant qu’elles jouent le rôle de pompe aspirante. Il faut couper la route de la CAF.
ÉLÉMENTS : Réduire les coûts. L’expression anglaise est plus parlante, « cost killer ». Elle dit vraiment ce qu’elle veut dire. Mais il y a un poste auquel les cost killers ne s’attaquent pour ainsi dire jamais : c’est le versement des dividendes aux actionnaires. Qu’est-ce que la droite a à dire à la gauche sur ce sujet, et inversement ? L’une s’attaque aux parasites du haut, l’autre du bas. Pourquoi ne pas les mettre dans le même panier ?
JEAN-YVES LE GALLOU. Quiconque gère son budget distingue deux parts : une pour la consommation, une pour l’épargne. L’épargne peut être investie dans l’immobilier ou dans des prêts ou des actions dans des entreprises, ce qui dans tous les cas est économiquement utile. Et doit légitimement faire l’objet d’une rémunération raisonnable. Pas de souveraineté sans investissement et pas d’investissement sans épargne correctement rétribuée. C’est aussi le prix du risque.
ÉLÉMENTS : Un ancien ambassadeur (Xavier Driencourt), un ancien préfet (Michel Aubouin), un ancien ministre (Thierry Mariani) et j’en passe… Le plateau est particulièrement alléchant. Les lignes seraient-elles en train de bouger et la dissidence en train d’accueillir des profils plus institutionnels ?
JEAN-YVES LE GALLOU. Oui. L’élite politico-administrative ne peut pas ne pas voir que la France et l’Europe vont dans le mur. C’est ce qui explique que les membres de l’élite dirigeante les plus lucides et les plus courageux se décident désormais à parler et prennent le risque de s’exposer publiquement. Bravo et merci à eux. C’est essentiel, car il n’y a jamais de bouleversement radical dans une société sans ralliement au changement d’une partie des élites.
ÉLÉMENTS : Au-delà de l’inventaire des dépenses folles, se pose malgré tout la question de la compétence de la technostructure et de celui qui est censé en être le meilleur élève – c’est du moins ainsi qu’il nous a été présenté : Emmanuel Macron. Les « Mozart de la finance » ont-ils vocation désormais à composer le requiem de nos finances ?
JEAN-YVES LE GALLOU. Le « quoi qu’il en coûte » est évidemment l’inverse d’une gestion de bon père de famille. Mais cela a permis à Macron de s’acheter des clientèles et de formater l’opinion selon les valeurs (?) de l’extrême centre. Avec une conséquence : mettre la France à la merci des marchés financiers. Au risque d’avoir à dépecer ses joyaux technologiques et patrimoniaux. Croyez-vous que cela peine vraiment la coalition d’intérêts mediatico-financiers, et surtout d’intérêts étrangers qui ont mis Macron en place ?
ÉLÉMENTS : Que vous inspire le gouvernement Barnier et son projet de loi de Finance ? Et que lui diriez-vous ?
JEAN-YVES LE GALLOU. Barnier c’est un gouvernement de transition en attendant peut-être un syndic de faillite. Que lui dire ? Faites le contraire de vos prédécesseurs et continuez de rabattre le caquet du petit Attal. Sabrez dans les dépenses et entamez la décrue de l’immigration.
Propos recueillis par François Bousquet
Le programme : polemia.com/agenda-prochain-forum-de-la-dissidence-le-samedi-16-novembre
Billetterie en ligne : my.weezevent.com/10eme-forum-de-la-dissidence