Et si, tout comme Nietzsche, Heidegger devait être vu comme un médecin de notre civilisation ? Sans doute pas un médecin qui éradique, qui extirpe une maladie, mais un médecin qui soigne, un médecin qui amène une certaine paix, une certaine sérénité, un équilibre dans la lucidité, qui nous réconcilie avec le monde, avec le corps et ses maux qui vont inévitablement avec ses bonheurs ? Heidegger, médecin de la modernité, qui est l’arraisonnement du monde, et même médecin de la postmodernité, qui est le moment où les arraisonneurs sont eux-mêmes arraisonnés par les dispositifs et sont emmenés par des flux incontrôlés ? C’est cette hypothèse sur laquelle se penche notre collaborateur Pierre le Vigan, urbaniste et essayiste, dans cette passionnante étude.