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Benoît Duteurtre (1960-2024), l’anti-bobo

Benoît Duteurtre (1960-2024), l’anti-bobo

Il y avait chez lui un peu de la patte d’un Marcel Aymé, aussi discret que son modèle. C’est ainsi du reste qu’il nous a quittés, hier, en toute discrétion, à l’âge de 64 ans. Romancier attachant, polémiste redouté et producteur de radio heureux, il croquait les travers de l’époque sans prendre de grands airs, avec une précision d’entomologiste placide. Critique musical, son oreille captait tout ce qui sonnait faux, le toc, les tics, les trucs à la mode : le Paris cultureux, la gauche bobo, l’avant-garde musicale et les lobbys gays… Rien ne pouvait lui faire plus horreur que la défiguration « sa » ville à l’occasion des Jeux olympiques. Nous l’avions d’ailleurs interrogé lors de la sortie de son pamphlet « Les dents de la maire » (2020), une charge bien sentie contre Anne Hidalgo. Elle ne prenait pas alors de bain de pied dans la Seine, elle se contentait de couler Paris. Jamais la devise de la capitale n’a été aussi problématique : « Fluctuat nec mergitur ». Benoît Duteurtre, lui aussi, était battu par les flots, mais son œuvre n’est pas près de sombrer.

ÉLÉMENTS : Dans votre dernier livre [2020], Les dents de la maire, vous décrivez une situation dans laquelle l’idéologie tient lieu de politique…

BENOÎT DUTEURTRE. Oui, nous sommes passés du temps où le maire gérait et entretenait une ville, à une nouvelle conception selon laquelle l’élu prétend éduquer la population et la réformer. Sa fonction consiste de plus en plus à faire passer des messages au service de la morale universelle ou du sauvetage de la planète. À Paris, cette tendance s’est affirmée avec le mandat d’Anne Hidalgo, même si elle est antérieure. C’est le phénomène que j’ai voulu saisir dans ce livre : madame Hidalgo nous fait souffrir, mais c’est pour notre bien. Et quand les résultats ne sont pas au rendez-vous, ce n’est pas grave : c’est au contraire la preuve qu’il faut accélérer dans la même voie.

ÉLÉMENTS : C’est la phrase de Léonid Brejnev dans les années 70, selon laquelle si le socialisme n’avait pas encore triomphé, c’est qu’il n’y avait pas encore assez de socialisme…

BENOÎT DUTEURTRE. Exactement. La politique parisienne actuelle – notamment en matière de circulation – a rendu la ville de plus en plus chaotique, mais si la ville est si chaotique, c’est que six ans ne suffisaient pas. Il en faut encore six, du même acabit ! On a certes connu d’autres phases de destruction de Paris dans le passé, Haussmann d’abord, les grands chantiers des années 60 et 70 ensuite, ce que Louis Chevalier a appelé L’assassinat de Paris ; mais un fait est nouveau : la politique d’Hidalgo n’est pas conduite au nom d’un avenir meilleur pour les Parisiens, mais pour le bien de l’humanité toute entière et de causes vertueuses qui défilent tous les jours sur le fil twitter de la Maire comme sur la façade de l’Hôtel de Ville : la planète en danger, les féminicides, l’homophobie, les prisonniers d’opinion… C’est au nom de tout cela qu’on administre la ville et qu’on la réorganise.

ÉLÉMENTS : Vous avez choisi la forme du pamphlet. Le roman serait-il une forme insuffisante ou imparfaite pour exprimer les idées que vous aviez sur ce sujet ?

BENOÎT DUTEURTRE. Ce sont pour moi deux registres complémentaires entre lesquels j’aime bien alterner. Mais les essais que j’écris sont toujours concrets et personnels. Ils s’inspirent d’histoires qui me sont arrivées, d’un détail de la vie, d’une expérience dans la rue… Je cite dans ce livre le philosophe Henri Lefebvre et sa Critique de la vie quotidienne dont j’aime le titre et l’esprit. Parfois je m’inspire de ces expériences quotidiennes dans des fictions, où je les recrée avec une part de fantaisie ; mais j’aime aussi les utiliser comme point de départ d’une réflexion.

ÉLÉMENTS : N’est-ce pas plus fort de rendre ces expériences dans des romans ?

BENOÎT DUTEURTRE. C’est autre chose. J’attache sans doute plus d’importance à mes romans qu’à mes essais, mais on trouve souvent des petits essais à l’intérieur de ces romans… et de minuscules romans à l’intérieur de mes essais.

ÉLÉMENTS : Cela me fait penser à double titre à Milan Kundera, car lui aussi truffe ses romans de sortes d’essais, et parce qu’il affirme que la littérature sert à montrer les signes de changement d’époque qui peuvent, isolément, paraître dérisoires. C’est d’ailleurs ce qu’il affirmait dans la préface à votre livre Drôle de temps

BENOÎT DUTEURTRE. Ce texte de Milan Kundera m’est cher car il a décrit, mieux que je n’aurais su le faire, ma tentative de mettre en lumière les bizarreries et les folies de la vie qui nous entoure, mais qui restent invisibles parce que nous sommes plongés dedans et qu’elles nous paraissent banales.

ÉLÉMENTS : Il y a quelques années, dans un portrait à votre sujet dans Éléments, j’avais titré « La nostalgie heureuse » : vous retrouvez-vous dans cette définition ?

BENOÎT DUTEURTRE. Oui, c’était un beau titre qui me va très bien. J’ai souvent l’impression que, dans notre façon de vivre, certaines choses se rapportent à notre nature profonde et d’autres à notre pensée, à notre analyse. Or, ma nature est plutôt joyeuse, hédoniste, je goûte aux moindres bonheurs de l’existence. Je suis heureux presque chaque jour, à Paris comme à la campagne. Et cependant j’ai une vision assez pessimiste de la société, sur laquelle ma pensée est souvent très critique. J’ai donc à la fois une « bonne nature » et une vision sombre du présent, ce qui peut paraître paradoxal. En outre, cette critique du présent me conduit à relativiser chaque progrès pour mieux souligner aussi à chaque fois ce que l’on perd. Et dans ce cas il s’agit bien de nostalgie.

Thomas Hennetier et Benoît Duteurtre, devant le piano de Suzy Delair. Le romancier était proche
de la comédienne, décédée à 102 ans en mars dernier.

ÉLÉMENTS : La sensibilité à ce qui disparaît est en effet omniprésente dans vos ouvrages, disparition dans l’indifférence de nos congénères, convaincus que nous allons nécessairement vers le mieux…

BENOÎT DUTEURTRE. C’est, je crois, un de mes buts d’écrivain que de sauver certaines beautés de l’oubli. J’ai ainsi écrit, voici quelques années, un récit autour de Fernand Ochsé, compositeur mais aussi grand décorateur de la Belle Époque, ami de Régnier et de Reynaldo Hahn, déporté à Auschwitz et mort en 1944, dont toutes les archives avaient été pillées pendant la guerre et dont il ne reste quasiment rien à part quelques témoignages. En ce moment, je travaille sur un personnage de ma famille engagé dans la résistance et dont il ne reste presque rien non plus. Mais c’est aussi l’occasion, (déjà amorcée dans Livre pour adultes) de revenir sur mes vacances dans les Vosges, ce monde paysan que j’ai connu, la beauté des fermes de montagne qui ont disparu et dont les jeunes générations n’ont même pas idée…

ÉLÉMENTS : Si, ils ont en tête le label Bio…

BENOÎT DUTEURTRE. …qui n’a aucun rapport avec la paysannerie. J’ai connu une campagne qui était presque encore celle du XIXe siècle, dont la dureté allait de pair avec une poésie disparue. Ce travail contre l’oubli, je le conduis aussi en matière musicale, avec mon émission Étonnez-moi Benoît sur France Musique, en militant pour l’opérette, le music-hall et tout un esprit parisien longtemps méprisé dans les milieux musicaux sous le double effet du rejet de la culture française et de la fascination de l’avant-garde viennoise : évoquant sa jeunesse sous la Deuxième Guerre mondiale, Boulez n’hésitait pas à affirmer que l’Allemagne avait « apporté la haute culture en France » !

ÉLÉMENTS : En littérature, aussi il y a de grands oubliés…

BENOÎT DUTEURTRE. J’ai par exemple une passion pour Anatole France : son œuvre est une mine extraordinaire, je pioche avec délice dans ses œuvres complètes ! Cette écriture très française, précise et transparente, cette distance et cette intelligence sociale lui ont valu la détestation des surréalistes, et un oubli bien injuste…

ÉLÉMENTS : On ne sait finalement pas trop par qui tous ces changements sont décidés, ni même s’ils ont été décidés par qui que ce soit !

BENOÎT DUTEURTRE. C’est ce que Gombrowicz appelle « l’époque », cette force irrésistible ! Je me demande parfois pourquoi les combats qui me sont chers échouent systématiquement. Nous le constatons ironiquement avec mes proches : si nous nous mobilisons pour certaines causes, c’est généralement le signe qu’elles vont perdre sous l’effet de mouvements plus forts : la globalisation, l’anglicisation, la féminisation, l’hygiénisme et j’en passe qui, eux, finissent toujours par l’emporter. Je suis finalement une bonne boussole pour indiquer le contraire de la tendance. Et malgré tout, j’essaie de rester de bonne humeur !

ÉLÉMENTS : Cette bonne humeur, c’est aussi ce qui vous sépare de Houellebecq !

BENOÎT DUTEURTRE. Oui, Michel est plutôt mélancolique, moi je suis plutôt nostalgique, ce n’est pas la même chose.

ÉLÉMENTS : Dans la même veine, vous vous décrivez, dans Drôle de temps, comme « un papillon d’une espèce bizarre, volant légèrement de travers, au gré du vent » : la légèreté reprend toujours le dessus…

BENOÎT DUTEURTRE. Mes personnages romanesques, en tout cas, montrent souvent leur bonne volonté de s’adapter à leur temps, avec un effet comique à la clef car cette adaptation ne marche jamais vraiment. Ils s’efforcent vainement de suivre le mouvement du monde, tel le journaliste dans Tout doit disparaître, ou l’homosexuel dans Gaîté parisienne, ou le fonctionnaire dans L’ordinateur du paradis. La quête du comique, qui désacralise et sauve, est essentielle dans ce que j’écris.

ÉLÉMENTS : C’est peut-être cette volonté de s’adapter malgré tout, aspect qui vous fait échapper au classement de réactionnaire…

BENOÎT DUTEURTRE. Disons que je suis classé chez les « réacs sympas » …

ÉLÉMENTS : Sur la question des « minorités », vous avez bien décrit, notamment dans L’ordinateur du paradis, ce phénomène qui fait que la lutte pour l’égalité n’est jamais finie, qu’il y a toujours encore une « conquête », un droit ou un caprice supplémentaire à arracher.

BENOÎT DUTEURTRE. C’est frappant en ce qui concerne le néo-féminisme : il est de plus en plus violent à mesure que l’enjeu diminue ! De même pour la question homosexuelle : l’évolution de la société a été immense. Mais, à mesure que l’enjeu du combat diminue, les lobbies, qui représentent une petite partie de la population concernée, mais qui ont besoin de ces causes pour exister, vont toujours dénicher de nouvelles formes de persécution et pointer le peu qui reste d’homophobie dans notre société, comme si on n’était qu’au début du combat. Tout cela représente beaucoup d’énergie perdue, qui serait mieux investie dans d’autres pays où la cause des femmes et des homosexuels mériterait davantage d’attention. Je suis parfois effaré par cette nouvelle génération d’enfants de soixante-huitards qui reprennent le discours de leurs parents, de façon mimétique et exacerbée, avec une emphase lyrique d’autant plus bizarre qu’il s’agit de jeunes filles ou de jeunes gays qui n’ont jamais eu à souffrir de la moindre discrimination. Je passe la moitié du temps au cœur des Vosges, dans un village de montagne, avec des familles anciennement paysannes, et je peux vous assurer que dans cette « France profonde », des couples de même sexe vivent aujourd’hui sans aucune difficulté. Mais cette évolution positive est niée par les militants parce qu’on assiste, effectivement, à la persistance de comportements homophobes ou sexistes dans une partie de la population, souvent issue de l’immigration et de culture religieuse très rigide. Comme il ne faut discriminer personne, on préfère affirmer que l’ensemble de la société est de plus en plus misogyne ou homophobe ; ce que je ne crois pas.

ÉLÉMENTS : Dans les « conquêtes » inachevées selon ces mêmes militants demeure la question du « désir d’enfant » ou du « droit à l’enfant » …

BENOÎT DUTEURTRE. J’ai du mal à voir l’enfant comme un « droit » pour les parents. Mais déjà le mariage pour tous était, à mon avis, un combat instrumentalisé par les lobbies pro-gay et par une pseudo-gauche en manque d’identité. Cette affaire a été construite, alors qu’il était parfaitement possible de donner aux personnes de même sexe vivant ensemble un certain nombre de droits équivalents à celui du mariage, en améliorant le PACS par exemple, sans heurter les convictions des uns ou des autres. On aurait pu éviter cette opposition frontale. Quant au désir d’enfant, j’avoue que j’y ai moins réfléchi car il ne m’a jamais concerné : mon avis est plutôt qu’il y a trop de monde sur Terre, et que les héros de notre époque sont ceux qui ne font pas d’enfants !

ÉLÉMENTS : Dans quel paysage littéraire avez-vous débuté ?

BENOÎT DUTEURTRE. J’ai grandi sous le règne de la pseudo avant-garde apparue dans les années 50 et qui se présentait toujours comme la seule voie de la littérature moderne. On n’en est d’ailleurs pas encore complètement sorti : dans les journaux supposés progressistes et de bon goût, il suffit d’avoir la couverture Minuit ou P. O. L. pour que ça passe pour de la bonne littérature. Les Christine Angot et autres sont la queue de comète de ce mouvement où je ne trouvais pas mon compte. Mais il est vrai que j’ai commencé par aduler Samuel Beckett, que j’admire d’ailleurs toujours.

ÉLÉMENTS : Les trois quarts de Beckett sont illisibles…

BENOÎT DUTEURTRE. C’est pourquoi je préférais la partie « lisible » de Beckett, ses trois nouvelles qui sont géniales, et Premier amour, ou encore Molloy. À l’époque j’aimais écrire de la prose poétique, je croyais à l’écriture pour l’écriture. Il m’a fallu un certain temps pour trouver ce que je voulais, c’est-à-dire décrire le monde qui m’entourait et la façon extraordinaire dont il se transformait. Avec L’amoureux malgré lui et Tout doit disparaître, j’ai abordé cette voie d’une littérature très concrète. Quand ce roman est paru, je me souviens que le chroniqueur du Monde avait taxé mon roman de journalisme. C’était en 1992, juste avant Extension du domaine de la lutte

ÉLÉMENTS : Vous étiez alors isolé…

BENOÎT DUTEURTRE. Je me sentais très seul, sauf quand je feuilletais les albums de Sempé, que je regardais des comédies italiennes comme Les nouveaux monstres, ou que je lisais des écrivains américains comme Tom Wolfe : autant d’artistes qui puisaient leur matière dans le monde qui les entourait. En France, le succès de Michel Houellebecq a heureusement changé la donne, et c’est l’image de la littérature française qui a changé. Elle a cessé d’être ce truc rasoir étudié dans les universités américaines (le Nouveau Roman et ses suites) pour devenir un objet vivant qui nous interroge sur notre époque et sur nous-mêmes. Ce tournant a été très important, et je pourrai citer aujourd’hui une dizaine de romanciers français qui m’intéressent et que j’aime.

ÉLÉMENTS : … ?

BENOÎT DUTEURTRE. Jérôme Leroy, Olivier Maulin, Philippe Jaenada, François Taillandier, Bernard Quiriny, Frédéric Chouraki, mais aussi Emmanuel Carrère, Iegor Gran et d’autres encore, tous très doués, qui nous racontent des histoires et qui ont renouvelé le roman français. Ce genre d’élan collectif existe dans tous les arts : quand des artistes vont ensemble dans une direction nouvelle, sans qu’on puisse nécessairement parler d’influences mutuelles.

ÉLÉMENTS : Est-ce aussi le retour à une tradition ?

BENOÎT DUTEURTRE. En tout cas s’il fallait, par exemple, trouver un point commun entre Muray, Houellebecq et moi, ce serait peut-être l’amour de Balzac, alors que le Nouveau Roman était fondé sur le rejet de Balzac, contre-modèle à fuir absolument. Balzac, c’était le regard social dans la littérature, la saisie des mouvements du monde à travers des personnages… Faut-il parler pour autant de retour à la tradition ? Au contraire ce mouvement a montré que la littérature, pour se renouveler, a moins besoin de rechercher artificiellement des écritures singulières que de raconter une réalité nouvelle. C’est cette réalité vivante qui engendre des formes originales. Extension du domaine de la lutte est ainsi une forme totalement inédite. Et dans mon petit roman Service clientèle, on voit que le dialogue par téléphone avec un service clientèle peut induire un nouveau genre de récit. Il faut sortir des ateliers d’écriture et respirer l’air du monde qui nous entoure, c’est ainsi que l’art romanesque se réinvente.

ÉLÉMENTS : En matière de musique, vous défendez, entre autres, la chanson française. Pensez-vous que la chanson a servi de conservatoire de la tonalité, de la même manière que la BD a servi de conservatoire à l’art figuratif brimé par l’art contemporain ?

BENOÎT DUTEURTRE. C’était certainement vrai dans les années 1950 à 1970, au moment de l’avant-garde musicale la plus radicale. Gainsbourg, Ferré, Barbara ou Michel Legrand resteront comme les musiciens de cette époque, au moins autant que les compositeurs sériels. Je voudrais toutefois rappeler que mon approche de la musique est plus complexe qu’on ne le dit parfois. Quand j’avais quinze ans au Havre, l’enthousiasme de ma vie fut vraiment la découverte de la musique moderne, celle de Debussy, Ravel, Stravinski, Messiaen… C’est cette musique que j’aime avant tout. Après l’avoir découverte, je me suis donc jeté avec un même enthousiasme sur l’avant-garde autoproclamée, Boulez, Stockhausen, etc. J’avais une telle envie d’aimer ça que j’ai commencé par me persuader que c’était le cas. Et puis j’ai fini par m’avouer que cette musique me rasait ; qu’elle était dogmatique, sèche, sectaire ; qu’elle avait rejeté beaucoup de compositeurs de talent ; qu’elle avait rejeté aussi d’autres avant-gardes à mon avis plus intéressantes, comme celle du New-Yorkais Steve Reich ou du Moscovite Alfred Schnittke. Mon rejet de cette avant-garde officielle s’est donc fait en proportion de mon amour de la vraie modernité vue comme une force vive, libératrice, joyeuse.

ÉLÉMENTS : Au fond, vous êtes donc un moderne contrarié…

BENOÎT DUTEURTRE. Oui, car la modernité, c’est le questionnement, c’est le regard ouvert sur le monde, l’envie d’expérimenter de nouveaux plaisirs esthétiques. Je suis un moderne antimoderne, comme dit Kundera. Je suis contre la modernité comme dogme et ordre de pensée, je suis pour la modernité comme esprit critique, ouvert aux expériences.

© Photo : © Louis Monier

Benoît Duteurtre, Les dents de la maire. Souffrances d’un piéton de Paris, Fayard.

Extrait du numéro 184 : Surpopulation la menace

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